Le gris. Couleur froide qui tirait une grimace à plus d'un humain. Couleur inquiétante, proche du noir, de l'obscurité, un gris parfait pour laisser sortir un Vampire. Un vent léger se levait soudain, jouant avec les arbres, les plantes et les oiseaux, zigzagant parfois, cherchant encore et toujours le jeu. Le vent... une liberté sans égale et sans frontière, une éternité à lui seul... un silence, parfois tiède ou glacial. Glacial... celui-ci était glacial. Un vent parfait pour le confort d'un Vampire.
Tout prêt de la Grande Plage de Phoenix... un jeune homme se délectait de l'extérieur. De ce gris, de ce vent... cette voluptée grandissant. Les yeux fermés, le visage légèrement ramené en arrière, appuyé contre un muret, le jeune homme ne bougeait pas d'un millimètre, immobile jusqu'à la moindre parcelle de peau. Seul ses cheveux d'un noir d'ébène dansaient avec le vent, et le tissu de ses vêtement frémissant sous ces caresses de la nature.
Mais ce n'était pas un homme. Quiqonque le croirait serait un imbécile. Aucun humain sur terre, à moindre d'être mort,ne pouvait être aussi pâle que ce jeune inconnu l'était. Aucun humain n'aurait pû retenir son souffle durant tous ce temps... aucun humain, ne pouvait incarner la beauté sauvage et glaciale que cet intru, au milieu du silence, détenait.
Lorque le vent s'éloigna, puis disparut, l'inconnu ouvrit doucement les yeux. Des yeux d'un bleu électrique, irréel, hypnotisant. Il venait de sentir la présence d'un être de sa race. Un Vampire.
Il n'y eu pas la moindre réaction lisible sur son visage sculpté à la perfection. Il se redressa et d'un démarche agile et certaine, il pénétra sur le sable de la Grande Plage, observant la silhouette assise un peu plus loin. Arrivé à trois mètres à peine, il s'immobilisa de nouveau.
Le vent était revenu, parcourant le littoral de Phoenix, incessant, toujours aussi froid. Chris encra son regard de glace dans ce lui de la jeune Vampire en face de lui, qui lui souriait presque hillare. Pas de mimique, pas de sourire. Les lèvres et le visage de Chris restèrent de marbre.
Il laissa couler lentement quelques minutes, puis prononça d'une voix suave, glissant sur le vent comme on glisse sur la neige fraîche.
- Attendrais-tu l'Apocalypse ? Ca prendra du temps...
Une seconde, puis deux s'écoulèrent avant qu'enfin, le visage de Chris ne s'anime d'un infime sourire en coin, laissant apparaître une pointe d'amusement. Il avait faim lui aussi. Les humains restaient cloîtrés chez eux, pour la plupart, tentant d'échapper au froid peut-être. Cela ne tarderait pas à finir. Bientôt, il le sentait, il pourrait se rassasier. Pour l'heure, il faisait la connaissance de cette Vampire solitaire au milieu de la plage.